mardi 20 janvier 2015

De Nicolas à Charlie, en passant par John Green : quelques-unes de mes dernières lectures...

S'il ne devait y avoir qu'un seul cadeau pour moi au pied du sapin de Noël, ce serait un livre.
La littérature est profondément ancrée en moi depuis l'âge où j'ai appris à déchiffrer les mots. D'ailleurs je ne me souviens pas d'avoir appris à lire tant cela à dû être simple -ce fut une autre histoire pour les divisions !-

A l'école primaire mes récréations se passaient à lire, à l'exception des jours où je jouais avec ma 'tite soeur et ma 'tite Marie. Chaque jour un nouveau livre emprunté à la bibliothèque, chaque jour un nouveau monde dans lequel plonger... Puis j'ai grandi et j'ai découvert les grands auteurs classiques : Shakespeare, Hugo, Zola, et de grands poètes : Rimbaud, Whitman, Musset, Keats. Cet amour des mots m'a conduite à admirer un autre genre d'artistes, de poètes... disons plus contemporains, plus écorchés. Des personnes qui laissent les gens s'égosiller, et qui au milieu d'un silence, balancent deux mots laissant le monde muet tant ils sont justes... J'adore admirer ces personnes capables d'utiliser notre langue avec tant de justesse.
C'est le cas du papa de ma nièce, Guillaume, c'était le cas de Serge Gainsbourg et de Jacques Brel, c'est le cas de Matthieu Chedid, mais aussi de Nicolas Bedos, et là j'en viens à un livre dont je souhaiterais vous parler.

La Tête ailleurs, Nicolas Bedos




Alors là, je sais déjà qu'il va y avoir litige ! Certains l'adorent, d'autres l'abhorrent.
Mais quoi que vous en pensiez, quoi que vous pensiez du personnage qu'il s'est créé, vous ne pouvez nier son talent pour l'écriture, cette affinité qu'il entretient avec notre jolie langue française. Le mot qu'il choisi, à tel ou tel endroit de ses oraux ou de ses écrits, est toujours juste, toujours bon, toujours beau car bien employé. Un don que peu possèdent. 

Pour ma part, j'admire Nicolas Bedos. J'admire son talent d'orateur et d'écrivain et j'admire ce que je crois percevoir de l'homme qui, à mon avis, est très loin de ce personnage bobo, hautain et misogyne auquel certains l'associent trop facilement. Il faut savoir regarder au-delà de qui semble parfois...
Oui, Nicolas Bedos est parfois, souvent, tout le temps, cynique, cinglant, provocateur, mais avant tout c'est un homme extrêmement brillant. Vous pouvez ne pas l'apprécier, du moins ne pas apprécier ce à quoi il nous donne accès -qui peut prétendre estimer une personne sans la connaître ?- mais vous ne pouvez nier son p***** de talent !!! Je me répète là, je crois...

Je n'ai pas lu les précédents ouvrages de M. Bedos (ce qui ne saurait tarder !), cependant je me suis délectée de chacun des mots de La tête ailleurs. Ce livre est avant tout un livre sur l'amour. Un an dans la vie de Nicolas Bedos, enivré des sentiments qu'il éprouve pour sa Blonde. Amoureux, il avance sur son petit nuage et de là, porte son regard sur les actualités qui inondent notre quotidien : la crise, les infos, Hollande, Sarko... Un regard lucide, sur lui-même et sur les autres, parfois dur, toujours sincère. Gommer de votre tête le personnage médiatique, ne garder en tête que les pensées couchées sur le papier d'un homme amoureux et son écriture tendre, mélancolique, drôle, poignante, toujours profonde. Vous vous apprêter à découvrir une merveille de bouquin au français parfait.

Quelques passages de La Tête ailleurs (dont certaine font étrangement écho à ma vie !) :

"Cinq heures du matin. J'écris. Sans faire de bruit, de peur de voler ma fiancée à son sommeil fragile (...) Nous n'avons pas besoin de faire l'amour... pour faire l'amour."

"... je réalise que personne n'a pris la peine de demander "Au fait, comment ça va ?", "Et alors, ces vacances ?" (...) et autres politesses occises par ces mitraillettes mondaines (...) On s'empile sans se toucher. Et je quitte le restaurant un peu plus seul qu'en arrivant. Se souviennent-ils seulement que le vrai salaire de nos succés, tout comme l'apaisement de nos échecs, c'est aussi le récit qu'on en fait à nos proches ? Or à mesure que les bonnes manières se perdent, les proches s'éloignent doucement."

" Ma Blonde. Peur qu'elle me quitte de peur que je la quitte de peur qu'elle me quitte (...) On s'aime aux aguets, le fusil de l'autre collé contre le mur."

"Tu es une énigme qu'on a même pas envie de résoudre" 

"Elle s'en est allée faire du mystère ailleurs"

"Comme beaucoup d'anciennes victimes de TOC, je reste perméable à la pensée magique"

"Impopulaire depuis le départ ! Mieux, je suis un ancien suicidaire. Le regard des autres m'importent au plus haut point,  il peut même m'obséder, mais leur mépris ne me surprend jamais. J'y nage en connaissance de cause. L'opprobre et l'isolement sont ma normalité, mon milieu d'origine. Car, du plus loin qu'il me revienne : il y a les autres et il y a moi. "Les autres" , que ce soit le collège, le public, ma province, "le métier","les femmes", les enfants, le Tout-Paris : quel  que soit son surnom, ce n'est pas mon ami (...) Comme beaucoup, j'ai vu des amis de toujours déserter mon salon lorsque j'étais souffrant."

"Comment zapperais-je ces semaines à regarder à flamber la page blanche de mon avenir ? Un comprimés contre les idées fixes, deux contre les idées noires... Merde, plus d'idées du tout ! On va où ? (...) Personne n'est à l'abri."

"Mais le plus cruel, c'est que le fait de regretter hier avec les yeux de maintenant ne nous permettent pas d'apprécier tout de suite avec les yeux de demain. Il faudrait vivre Hollande avec les yeux de nos gosses subissant un quinquennat de Copé"

"Ma fiancée lit autant que moi. Des romans, des nouvelles,  des biographies. Avec le même plaisir. Ce qui est très pratique car ça m'évite la culpabilité de romre une conversation pour plonger dans le silnce d'un bouquin. Chaque soir, on plonge à deux en se tenant la main."

"Le monde qui se dessine est un rêve de déprimé. Le déprimé que j'étais. Infoutu de sortir de chez lui. (...) Il est temps que je télé-décharge toute cette aigreur dans l'eau presque pure de la Méditerranée."

"Claire Chazal devrait nous préciser chaque soir, en ouverture de son J.T., depuis combien de semaines la France est en captivité."

"Pour finir, j'ai appris tout à l'heure que le mur de tags décorant l"immeuble de Gainsbourg venait d'^tre blanchi par la Mairie de Paris. Ils ont tout nettoyé : les poèmes, les dessins, les graffitis de remerciement. L'argument : "C'était moche." Gainsbourg aussi, et c'était beau."

"En déboulant dans mon taudis, la blonde m'avait offert de me réconcilier avec un vocabulaire désuet : "couple", "confiance", "fidélité", "projets" (...) J'ai adoré ces mots qui me faisaient si peur."

Je sais, je sais! J'ai cité beaucoup d'extraits de ce livre... mais que voulez-vous ? Je suis accro au talent de cet incroyable écrivain qu'est Nicolas Bedos !

Ma première lecture de Charlie Hebdo...




Comme presque tous les français, j'ai acheté le Charlie Hebdo de la semaine dernière, celui du "pardon", celui de Mahomet pleurant 17 personnes disparues dont de grands artistes, pleurant les agissements de ceux qui assassinent en son nom, celui où Mahomet est Charlie, lui aussi. 
Non, je n'avais acheté Charlie. Pour moi, Charlie Hebdo c'était avant tout les caricatures présentées chaque semaine dans On n'est pas couchés chaque samedi soir, l'un des moments de l'émission que je préfère... J'adore découvrir de quelle manière l'actualité de la semaine a été crayonnée et quel invité a choisi quel dessin.

J'ai acheté Charlie hebdo par soutien, pour les survivants de ce journal. Par soutien pour la liberté d'expression bien sûr, et par conviction. Une très bonne surprise m'attendait cependant dans cet hebdomadaire que mes yeux découvraient : à côté de tous ces excellents dessins, des textes.... Whouahhhhh !!! Superbement écrits ! Une écriture drôle et mélancolique, des mots, là encore incisifs, justes, vrais et lourds de sens. J'ai tout de suite fait le parallèle avec l'écriture de Nicolas Bedos, avant d'apprendre que lui et tous ces poètes-journalistes se soutenaient mutuellement... Ayant fait ce rapprochement de moi-même, je n'ai pas été étonnée de ce lien qui les unissait dans la satire et le droit de rire de tout. On peut ne pas être toujours d'accord, mais lorsque le talent est là, on ne peut le contester.

J'ai donc découvert de nouveaux poètes de la langue française avec jubilation. Et si aujourd'hui, je songe sérieusement à suivre de plus près le contenu de ce journal, cela ne sera pas seulement par soutien (sincère ou hypocrite, car je doute que certaines personnes ne restent Charlie bien longtemps, à mon grand désespoir), mais aussi par amour de textes bien tournés (pas comme mes articles ^^, hein !), de phrases justement écrites et justes de sens et du remarquable travail de ces troubadours du monde journalistique.


Nos Etoiles contraires, John Green




Il est très, très rare que j'aille au cinéma découvrir l'adaptation d'un livre dont je n'ai pas encore tourné les pages. Et pourtant, lorsque cet été je suis tombée sur la bande annonce du film Nos Etoiles Contraires, tiré de l'ouvrage du même nom, je n'ai pas résisté.
J'ai adoré ce film. Il me fallait donc absolument me plonger dans le livre.
Et quelle chance ! Le père Noël de chez Ginny me l'a apporté, hihihi. Merci !!!

Il y a toujours des angoisses, lorsque l'on a adoré un livre ou un film, de ne pas trouver l'autre aussi bon. 
En règle générale, ce sont les livres qui donnent naissance à des films (je crois ne connaître qu'un seul cas contraire : La vie est belle de Frank Capra,( Non,non toujours pas celui de Begnini ! -cf à mon article sur les films de Noël...) et dans au moins 95% des cas, le cinéma n'est pas à la hauteur des mots. 

Dans le cas de Nos Etoiles Contraires, le livre et le film ont peu de différences, et c'est un réel plaisir. Un soulagement aussi, car il aurait été dommage d'abîmer le bel ouvrage de John Green. Je parle bien sûr de la trame du l'oeuvre, mais surtout de ce qu'il dégage, car l'essentiel est bien de retrouver nos mêmes émotions dans l'un ou dans l'autre. Le film a su préserver cet univers empreint de drôlerie, de sensibilité, d'espoirs et de doutes dans le monde tragique du cancer. Sans jamais tomber dans le mélo, sans jamais être larmoyante la plume de John Green est à la fois simple et brillante. Les émotions sont riches, profondes et palpables à chaque page. Un roman fort, intelligent et poignant dont on ressort bouleversé(e) avec une envie de vivre intensément chaque moment qui s'offre à nous.

Et ça raconte quoi ?

Hazel Grace Lancaster est une jeune fille de 16 ans... en pleine fleur de l'âge pourrait-on croire, et pourtant, elle est atteinte d'un cancer de la thyroïde. Des métastases ayant migré vers les poumons et elle ne peut plus respirer qu'avec l'aide de sa bonbonne à oxygène qu'elle traîne inlassablement avec elle. Elle ne va plus à l'école, sa vie sociale se désagrège et ses seules occupations sont la lecture et les réunions de cancéreux auxquelles elle se rend chaque semaine, essentiellement pour faire plaisir à sa mère. Elle sait très bien que sa maladie est incurable et que son espérance de vie est limitée. 
Elle sait qu'elle mourra probablement avant ses parents. 
Elle est très réaliste à ce sujet et on sent qu'elle s'est longuement questionnée avant de trouver les réponses qui lui conviennent.
Au détour d'une réunion de soutien, Hazel fait la connaissance d'Augustus. Un garçon un peu plus âgé qu'elle. Atteint d'un ostéosarcome, il a été amputé d'une jambe, mais se trouve à présent en voie de rémission, il est "sur la pente ascendante". Gus, comme on l'appelle, est le meilleur ami d'Isaac dont le cancer a déjà pris un oeil. Hazel est intriguée par Augustus qui n'a pas peur de l'aborder, de l'inviter chez lui. Le courant passe bien entre eux, mais c'est un livre qui va les réunir. Plus précisément un projet qui va être tiré de ce livre. Eux qui ont la même vision sur leur maladie, qui ne veulent pas être réduit à leur cancer respectif, eux qui veulent profiter de leurs vies tant qu'ils le peuvent encore, ont décidé de partir en voyage à la rencontre d'un auteur. Seulement, Hazel se considère comme une grenade qui va tout détruire sur son passage et craint ainsi de faire du mal à tous les gens qui l'entourent, craint de laisser parler ses sentiments pour Gus. Elle, en sursis, ne guérira jamais de son cancer. Lui, en rémission, va certainement vivre. 

Voilà nos deux étoiles contraires qui vont faire un bout de chemin ensemble...


Des extraits de la plume de John Green ?


"-Et si OK était notre toujours ? 
 -Ok.
 -Ok."

"Tu m'as offert une éternité dans un nombre de jours limités, et j'en suis heureuse."

"Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort : d'abord doucement et puis tout d'un coup."

"Tant qu'on ne l'allume pas, la cigarette ne tue pas, a-t-il déclaré, quand maman est arrivée à ma hauteur. Et je n'en ai jamais allumé une seule de ma vie. C'est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres, mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer."

"Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle."

"Je suis amoureux de toi et je sais que l'amour n'est qu'un cri dans le vide, que l'oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu'un jour viendra où tout ce qu'on a fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule terre que nous aurons jamais et je suis amoureux de toi."

 "Les gens s'habituent à la beauté.― Je ne me suis pas encore habitué à toi, a-t-il répliqué en souriant."


"Le chagrin ne vous change pas, il vous révèle./De toute façon, les véritables héros ne sont pas les gens qui font les choses ; les véritables héros sont les gens qui remarquent les choses, qui y prêtent attention."

 "Parfois les gens ne comprennent pas les promesses qu'ils font au moment où ils les font./ Le monde n'est pas une usine à exaucer les voeux."

"Contre qui je suis en guerre? Contre mon cancer? Et mon cancer, c'est qui? C'est moi. Les tumeurs sont faites de moi. Elles sont faites de moi comme mon cerveau, mon coeur sont faits de moi. C'est une guerre civile dont le vainqueur est déjà désigné."


Et là encore il faut que je m'arrête parce que je vais bientôt recopier le bouquin...
Allez, foncez lire ce livre tout à fait génial, vous ne le regretterez vraiment, vraiment pas !!!

J'avais déjà parlé du film dans un article écrit au mois de septembre dernier, je ne reviens donc pas dessus, ni sur la formidable prestations des acteurs. Libre à vous d'aller y glaner quelques infos... 



Un dernier point : ce livre est soi-disant pour ados. Et bien selon moi, on en ressort grandi à n'importe quel âge. Quant au film, je me souviens que dans la salle, toutes les générations s'étaient données rendez-vous pour... pleurer !

Je m'arrête là et pourtant il me reste de nombreux livres dont j'aimerais vous parler... sauf que je n'ai guère envie de vous saouler ! Et puis soyons lucides, je lis beaucoup trop pour vous parler de toutes mes découvertes ^^ ! Si, par contre, je peux vous donnez envie de découvrir un ouvrage, alors me voilà ravie.

Agréable soirée à toutes et à tous !
Et bonne lecture.







1 commentaire:

  1. Je remercie totalement ma mère de m'avoir enmener et faire découvrir ce très très magnifique film qui es le 1er de tout les films que j'ai vu au cinéma car cela raconte tout a fait la VIE la vrai VIE par contre un conseil prennez des paquets de mouchoirs avant de le voir et puis éviter le maquillage car à tout moment dans le film il peut couler :)

    " Nos étoiles contraires " magnifique film à aller voir ou a regarder car je vous le conseil !!

    Bisous à tout le monde et bonne journée malgré le temps pluvieux

    Liline

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