samedi 31 janvier 2015

Moi après mois : mes émois de janvier 2015...

Aujourd'hui, j'inaugure un nouveau style de billet.
Pour tout vous avouer, j'ai commencé au mois de mars dernier à prendre des notes à la manière de Mokamilla, jeune femme à l'univers incroyablement touchant et charmant, au si joli phrasé, et avec qui j'ai tant de points communs ( il semble que nous apprécions les mêmes artistes, les mêmes mots, les mêmes films et adorions fréquenter salons du livre et librairies). Mokamilla est l'auteur d'un blog incroyablement intéressant : Au milieu des livres où se croisent ressentis humains et littéraires, jolies découvertes et sympathiques échanges.

Mokamilla est également à l'origine d'un plaisant rendez-vous hebdomadaire que de nombreux blogueurs ont repris. A chaque fin de mois, sous forme de petits bouts de mots, de brefs morceaux de phrases, elle note ces sentiments, ces impressions, des jolis mots lus ou entendus, sans que jamais, à l'exception de ses proches ou des moments où elle fait référence à une actualité, nul ne puisse savoir de qui ou de quoi elle parle véritablement.

Ainsi depuis quelques mois j'imitais Mokamilla. Mettre par écrit des ressentis est souvent compliqué, ne pas chercher à en faire un texte, une narration étendue rend les choses plus simples à mon sens. Cela m'a permis de renouer avec l'écriture qui me manquait tant et avait ce don de me libérer. Et puis, il y a des choses qu'on a envie de partager, d'autres juste avec certaines personnes, d'autres nullement (et celles-ci ne sont pas ici, inutile de chercher, vous ne les trouverez qu'au fond de mon regard, et encore ! Je mets souvent "le masque" afin de n'être pas devinée) et ce procédé permet de voiler les choses. Vous me lirez, me ressentirez, partagerez ou non mes émotions, mais ne saurez que lorsque moi je le désirerai s'il s'agit de vous dans mes paroles.

Jusqu'à aujourd'hui, une seule personne avait eu accès à mes pensées et réflexions.
Je ne sais même pas si elle me lirait encore aujourd'hui d'ailleurs, peu m'importe d'ailleurs, car ces mots je les écris avant tout pour moi seule et me faire du bien.

Une remarque : Les mots en italiques sont forcément des extraits de livres, de films, des citations ou bien des paroles entendues ça et là autour de moi... J'attrape les paroles au vol et les encre à tous jamais.


Mes émois du mois de janvier 2015 : 


Des souhaits et des baisers / deux livres pour mes étrennes / première nuit de l'année avec Ceux qui me restent / et me demander quels sont ceux qui sont restés / faire connaissance avec les Sambre / poursuivre avec un génie de l'écriture et de la langue française / Nous n'avons pas besoin de faire l'amour... pour faire l'amour / à mesure que les bonnes manières se perdent, les proches s'éloignent doucement. /Comme beaucoup d'anciennes victimes de TOC, je reste perméable à la pensée magique / Impopulaire depuis le départ ! Mieux, je suis un ancien suicidaire. Le regard des autres m'importent au plus haut point,  il peut même m'obséder, mais leur mépris ne me surprend jamais. J'y nage en connaissance de cause. L'opprobre et l'isolement sont ma normalité, mon milieu d'origine. Car, du plus loin qu'il me revienne : il y a les autres et il y a moi. "Les autres" , que ce soit le collège, le public, ma province, "le métier","les femmes", les enfants, le Tout-Paris : quel  que soit son surnom, ce n'est pas mon ami (...) Comme beaucoup, j'ai vu des amis de toujours déserter mon salon lorsque j'étais souffrant. /Comment zapperais-je ces semaines à regarder à flamber la page blanche de mon avenir ? Un comprimés contre les idées fixes, deux contre les idées noires... Merde, plus d'idées du tout ! On va où ? (...) Personne n'est à l'abri. / Pour finir, j'ai appris tout à l'heure que le mur de tags décorant l"immeuble de Gainsbourg venait d'^tre blanchi par la Mairie de Paris. Ils ont tout nettoyé : les poèmes, les dessins, les graffitis de remerciement. L'argument : "C'était moche." Gainsbourg aussi, et c'était beau. / être reine avec une fève Mickey / tomber sur Un si doux visage d'Otto Preminger au milieu de la nuit  / retrouver mes habitudes nocturnes, un peu, avec délectation / La Tête ailleurs et un écrivain hors-pair, tellement talentueux ! / hellébores Anna Reed et Snow love / Nos étoiles contraires, version papier cette fois... / Et si OK était notre toujours ? Tu m'as offert une éternité dans un nombre de jours limités, et j'en suis heureuse. / Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort : d'abord doucement et puis tout d'un coup./- Tant qu'on ne l'allume pas, la cigarette ne tue pas, a-t-il déclaré (...) Et je n'en ai jamais allumé une seule de ma vie. C'est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres, mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer./  Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle. / Le chagrin ne vous change pas, il vous révèle./ De toute façon, les véritables héros ne sont pas les gens qui font les choses ; les véritables héros sont les gens qui remarquent les choses, qui y prêtent attention./ Parfois les gens ne comprennent pas les promesses qu'ils font au moment où ils les font./ Le monde n'est pas une usine à exaucer les voeux / Contre qui je suis en guerre? Contre mon cancer? Et mon cancer, c'est qui? C'est moi. Les tumeurs sont faites de moi. Elles sont faites de moi comme mon cerveau, mon coeur sont faits de moi. C'est une guerre civile dont le vainqueur est déjà désigné. / Faut que j'arrête, je pourrai citer tout le bouquin tant chaque phrase est belle et lourde de sens / Le docteur T. / Le 7 janvier 2015 / l'horreur, la folie de certains être humains / Le monde en état de choc / Atterrée, choquée, hébétée, muette d'effroi / des armes de guerre contre des crayons / Je suis Charlie / Nous sommes tous Charlie / craindre les amalgames / et le 8 janvier / et le 9 janvier encore / toutes les libertés et LA liberté / 17 êtres humains, 17 noms / une pensée pour le 9 janvier d'il y a un an / en route pour le Poinçonnet / merci Petit Tonnerre ! / heureuse et angoissée / un grand pas en avant ! / un t shirt orange offert qui me touche beaucoup / la première défaite de l'USLG mais ma première grande victoire à moi / celle à la voix toute douce / marcher en silence, un crayon à la main / observer et absorber / lire des visages / Et demain ? / le tout premier courrier de ma Chacha / La première photo sur laquelle j'ai envie d'apposer mon nom / le 11 janvier d'il y a un an et des souvenirs intacts : Siouville / l'impression d'un hier et un pincement au coeur / la marseillaise qui n'avait pas résonné dans l'Assemblée Nationale depuis le 11 novembre 1918 / de Charlie à Nicolas, énormes similitudes / admirer ceux qui jonglent si joliment avec les mots de la langue française / ce corps qui n'a jamais été le mien / ce qu'il en est de l'amitié / le vent de janvier / craquer / cauchemars en série / ... et malaises ! / conversation téléphonique interrompue / une voix qui s'éloigne / la gentillesse de Blandine et de Frédérique /  The Big Bang Theory pour se marrer un peu. / LE PROJET / envie d'y croire, peur d'y croire / me mettre une pression de dingue / mon avenir incertain / SEPTEMBRE 2015 ??? / le livre bouleversant d'humanité et de tolérance d'Olivier Delacroix /  nouvelle victoire de l'USLG / peur de déranger, craindre que mon extrême timidité ne passe pour de l'impolitesse / Quand Julie devient Suzy ou vice-versa / Suzy a des jumelles pour voir le monde autrement, c'est son pouvoir magique ; Julie a un appareil photo pour voir le monde autrement et en capter des fragments, des instantanés... a-t-elle aussi un pouvoir magique ? / les atrocités de Boko Haram / quand la paroi de la douche me tombe dessus, aïe ! / marre des imprévus financiers qui nous tombent dessus chaque mois, pffff... / Bon ben adieu Amsterdam au printemps ! / Allô soeurette ? On pourra venir squatter un week-end chez vous à Paris à défaut d'aller aux Pays-Bas ? / 1 femme sur 3 subit des violences de son compagnon / un téléfilm poignant / il y a 70 ans, Auschwitz. / témoignages bouleversants / "Nous ne voulons pas que notre passé soit l'avenir de nos enfants" "comprendre que nous sommes un seul peuple, alors peut-être les tragédies s'arrêteront-elles..."  de petites lâchetés par petites lâchetés on en arrive à ... / ces images tout en ombres / ce silence assourdissant / des gosses dans une grande boîte de conserve colorée / un an de photos avec l'USLG ça donne quoi ? / une grande dame, Simone Signoret / Démêlés emmêlés avec un opérateur téléphonique qui ne comprend rien / un dîner à Yvetot qui nous fait grand bien au milieu des soucis / le grand saut avec une inscription / ou du moins la répétition du grand saut, le véritable grand saut sera pour septembre, je l'espère / intermède musical avec Calogero / des feux d'artifices sous forme de musique / Prendre pleinement conscience de la partie de ma maladie qui s'est envolée et pouvoir, pour la première fois, hurler, danser, chanter et m'en donner à coeur joie / il en reste encore un morceau quand même, mais ça s'arrangera / "Quand j'étais môme on me disait : regarde, lui, il est gay, tiens lui aussi...et moi je trouvais ça triste d'être triste alors je voulais être gai moi aussi... et puis j'ai grandi et j'ai compris le sens. Mais y a un truc que j'ai toujours pas compris : pourquoi y a des gens tristes qui ne veulent pas que les autres soient gays" / Moi, non  plus je n'ai toujours pas compris ! / Drôle d'animal ou la folie des hommes / tous ses poings levés dans la lumière rouge et des voix criant "plus jamais, plus jamais, plus jamais ça" / L'éclipse est terminée mon Ange / penser fort à mon grand-père et à ce qu'il penserait de tout ça / mettre un peu de lumière dans la vie des gens / et leur dessiner des sourires sur les visages / ce silence apaisant / détapisser-peindre-tapisser / un joli mur de brique / nos indispensables êtres aimés : Ginny, Baptiste, Thomas et Liline / et puis ma Caro / et papa et maman, à leur manière / la petite demoiselle que je n'oublie pas / Toi, Chouchoune et moi / notre petite famille et tout plein de projets / me préparer à tourner la page de mon calendrier Benjamin Lacombe et découvrir ce que me réserve Février !


Si je ne devais garder qu'une seule de mes photos de ce mois de janvier ?


Sans hésiter, celle de la fillette au manteau rouge sur le dos de son papa, entourée de 25 000 personnes nommées Charlie.



























En vous souhaitant un doux et joli mois de février...

jeudi 29 janvier 2015

Un an à photographier l'USLG...

Le week-end dernier, je n'ai pu m'empêcher de constater qu'il y avait un an que je suivais de près l'USLG...

Si je me souviens de cette date c'est que pour moi, aller dans un endroit où il y avait autant de monde était très difficile, mais j'avais promis à Marie de venir. Je tiens toujours mes promesses ! J'avais bien sûr avec moi mon appareil photo adoré même si j'étais consciente que, ne m'étant jamais confrontée à la photographie de sport et encore en moins au sport en salle en plein hiver avec une lumière artificielle aussi forte, ça n'allait pas donner grand chose de bon...

J'ai tout de même essayé et voici ce que ça a donné :



Mouais, c'est moche, hein ? Et même TRES moche !
Evidemment, je n'avais pas de téléobjectif, et donc pas vraiment de zoom.
Evidemment, pas de flash externe, mais ça de toute façon les bons photographes ne s'en servent quasi jamais.
Evidemment, l'ouverture maximum de mon objectif était pitoyable pour ce que je m'apprêtais à photographier, par conséquent pas assez de lumière et pas assez de lumière = difficultés pour figer les mouvements des joueuses.
Evidemment, je ne pouvais pas beaucoup monter dans les ISO puisque le bruit devenait alors trop présent, hors ISO plus bas, moins de lumière et moins de lumière = plus de difficultés à figer les mouvements des joueuses.
Evidemment, je n'allais pas non plus utiliser, ni le mode tout automatique, ni le mode "sport" qui est lui aussi automatique. A quoi sert-il d'investir dans un réflex si c'est pour s'en servir comme d'un compact ? A rien, si ce n'est à jeter ses sous par la fenêtre ou, pour d'autres, à frimer. Il faut accepter de passer par l'échec pour apprendre de ses erreurs.
Evidemment, ce soir là, l'USLG avait gagné ^^ !

Alors, alors...

Premier point positif : mes photos n'étaient pas aussi floues que ce que je craignais, je parvenais presque à figer les mouvements. C'était déjà quelque chose !
J'ai l'habitude de me décourager rapidement, me disant " et voilà ma pauvre fille, encore un domaine où t'es nulle, laisse tomber !" Cependant avec la photo, tout est différent. Je suis passionnée par cet art depuis une quinzaine d'années et il a fallu que j'attende la trentaine pour oser m'y mettre, ah la la...

Je suis autodidacte et j'apprends par moi-même, seulement je sais écouter et apprendre de ceux qui baignent déjà dans ce monde. Plutôt que de faire comme de nombreux débutants qui se précipitent dans l'achat d'un téléobjectif, j'ai étudié. J'ai écouté les professionnels, j'ai appris à connaître mon appareil dans les moindres détails. J'ai travaillé ma balance des blancs, l'autofocus, j'ai toujours utilisé la mise au point manuelle que j'ai réussi à dompter de plus en plus rapidement au fil des matchs... Et j'ai pratiqué, pratiqué, pratiqué. Et donc j'ai assisté, assisté, assisté, aux matchs des filles de l'USLG.

Au fur-et-à mesure, en plus de mieux maîtriser mon petit bijou, je me laissais gagner par l'ambiance et le jeu. Bien sûr, je connaissais les filles au travers des dires de Marie, mais les immortaliser durant le jeu me montrer une autre face d'elles. Elles se battaient toujours jusqu'au bout et j'avais besoin de ça, de voir des gens se battre, et aussi des instants d'osmose entre elles, leurs supporters et les plus jeunes du club. Toute cette ambiance conjuguée à ma passion de la photo m'a fait un bien fou quant à mes problèmes personnels dont je ne parlerai pas ici. Mes proches n'en revenaient pas de mes progrés ^^ !

Au début de la nouvelle saison, après avoir pris un nombre incalculables de clichés de la mer et ma toutoune, je retournai avec plaisir au Cosec, impatiente de retrouver mes challenge photos et l'ambiance du club.

J'avais progressé et cela donnait alors ça :




Mieux, non ?

A présent que je maîtrisais bien mon appareil, et après plusieurs week-end et mois à squatter le gymnase de La Glacerie. Il était temps d'investir dans un bon objectif pour ce genre de clichés. Là encore, j'ai pris mon temps, écouter les professionnels et ai investi dans ce qu'il y a de mieux pour photographier le basket. Bon ça nous a coûté un bras. Bon ça va aussi me coûter, au sens propre, tant mon matériel est lourd. 2,5 kg appareil + objectif ! Selon mon papa, je devrais bientôt avoir les bras de Popeye hihi... Tant pis, qu'est-ce que m'éclate avec cet objectif !
Et puis, maintenant je suis un tout petit peu moins timide et j'ose me déplacer afin de mieux me positionner.

A présent, voici où j'en suis :





Mieux ?
Non, le point d'interrogation est inutile, n'est-ce pas ? C'est mieux !

Naturellement, je sais que je peux encore progresser. Je ne suis pas toujours satisfaite, mais je vois mes progrès. Changer de boîtier me permettrait plus de choses, mais notre compte en banque n'est pas d'accord et sincèrement je pense que pour l'instant, celui que je possède me suffit amplement ! Il me tarde juste de voir les journées rallonger, la lumière naturelle permet de faire de plus jolis instantanés...

Et maintenant ?


Maintenant, je continue d'aller soutenir l'USLG.
Maintenant, je n'y vais plus juste pour faire plaisir à Marie, ni même pour me faire plaisir en photographie, mais pour apprécier le talent des joueuses ! Je reste cependant, "la supporter la plus discrète du COSEC" ! Même si, à présent, je n'y vais plus sans mon joli cadeau :




Et que, comme l'a dit mon amoureux : "Bon ben là c'est mort ! Tu peux plus être discrète et passer inaperçue !!!"

Moins discrète, mais fière de le porter ^^ !

Maintenant, même si photographier le sport m'amuse énormément et que je ne compte pas m'arrêter là, c'est dans un tout autre genre que je souhaite évoluer.

Maintenant, il est temps de faire le grand saut, il est l'heure d'en finir avec ce qui m'a gâché la vie.
Bon ben je m'en vais sauter et je vous raconte ce que ça donne plus tard, ok ?

Bonne fin de journée à toutes et à tous.
Restez au chaud, le temps est exécrable !

Petite question : Quelles sont les photos non gardées à la fin des matchs à votre avis ?
Réponse : Les clichés des dizaines de fessiers d' arbitres qui passent sous mon nez et me gâchent bien des photos !

mercredi 21 janvier 2015

Charlie Hebdo : l'hommage de Matthieu Chedid...

Des chansons en l'honneur des victimes des attentats terroristes commis il y a deux semaines, il y en a eu beaucoup. Je ne les pas forcément écoutées, il y en avait trop. Mais Matthieu Chedid, je ne pouvais passer à côté, il est l'un des poètes contemporains dont je parlais hier. Sans compter que j'adore sa voix !

Le titre est parfait.
Le "clip" l'est tout autant.

Je vous laisse découvrir Comme un seul homme :





Agréable journée à toutes et à tous.
Couvrez-vous bien, les températures sont fraîches dehors !

mardi 20 janvier 2015

De Nicolas à Charlie, en passant par John Green : quelques-unes de mes dernières lectures...

S'il ne devait y avoir qu'un seul cadeau pour moi au pied du sapin de Noël, ce serait un livre.
La littérature est profondément ancrée en moi depuis l'âge où j'ai appris à déchiffrer les mots. D'ailleurs je ne me souviens pas d'avoir appris à lire tant cela à dû être simple -ce fut une autre histoire pour les divisions !-

A l'école primaire mes récréations se passaient à lire, à l'exception des jours où je jouais avec ma 'tite soeur et ma 'tite Marie. Chaque jour un nouveau livre emprunté à la bibliothèque, chaque jour un nouveau monde dans lequel plonger... Puis j'ai grandi et j'ai découvert les grands auteurs classiques : Shakespeare, Hugo, Zola, et de grands poètes : Rimbaud, Whitman, Musset, Keats. Cet amour des mots m'a conduite à admirer un autre genre d'artistes, de poètes... disons plus contemporains, plus écorchés. Des personnes qui laissent les gens s'égosiller, et qui au milieu d'un silence, balancent deux mots laissant le monde muet tant ils sont justes... J'adore admirer ces personnes capables d'utiliser notre langue avec tant de justesse.
C'est le cas du papa de ma nièce, Guillaume, c'était le cas de Serge Gainsbourg et de Jacques Brel, c'est le cas de Matthieu Chedid, mais aussi de Nicolas Bedos, et là j'en viens à un livre dont je souhaiterais vous parler.

La Tête ailleurs, Nicolas Bedos




Alors là, je sais déjà qu'il va y avoir litige ! Certains l'adorent, d'autres l'abhorrent.
Mais quoi que vous en pensiez, quoi que vous pensiez du personnage qu'il s'est créé, vous ne pouvez nier son talent pour l'écriture, cette affinité qu'il entretient avec notre jolie langue française. Le mot qu'il choisi, à tel ou tel endroit de ses oraux ou de ses écrits, est toujours juste, toujours bon, toujours beau car bien employé. Un don que peu possèdent. 

Pour ma part, j'admire Nicolas Bedos. J'admire son talent d'orateur et d'écrivain et j'admire ce que je crois percevoir de l'homme qui, à mon avis, est très loin de ce personnage bobo, hautain et misogyne auquel certains l'associent trop facilement. Il faut savoir regarder au-delà de qui semble parfois...
Oui, Nicolas Bedos est parfois, souvent, tout le temps, cynique, cinglant, provocateur, mais avant tout c'est un homme extrêmement brillant. Vous pouvez ne pas l'apprécier, du moins ne pas apprécier ce à quoi il nous donne accès -qui peut prétendre estimer une personne sans la connaître ?- mais vous ne pouvez nier son p***** de talent !!! Je me répète là, je crois...

Je n'ai pas lu les précédents ouvrages de M. Bedos (ce qui ne saurait tarder !), cependant je me suis délectée de chacun des mots de La tête ailleurs. Ce livre est avant tout un livre sur l'amour. Un an dans la vie de Nicolas Bedos, enivré des sentiments qu'il éprouve pour sa Blonde. Amoureux, il avance sur son petit nuage et de là, porte son regard sur les actualités qui inondent notre quotidien : la crise, les infos, Hollande, Sarko... Un regard lucide, sur lui-même et sur les autres, parfois dur, toujours sincère. Gommer de votre tête le personnage médiatique, ne garder en tête que les pensées couchées sur le papier d'un homme amoureux et son écriture tendre, mélancolique, drôle, poignante, toujours profonde. Vous vous apprêter à découvrir une merveille de bouquin au français parfait.

Quelques passages de La Tête ailleurs (dont certaine font étrangement écho à ma vie !) :

"Cinq heures du matin. J'écris. Sans faire de bruit, de peur de voler ma fiancée à son sommeil fragile (...) Nous n'avons pas besoin de faire l'amour... pour faire l'amour."

"... je réalise que personne n'a pris la peine de demander "Au fait, comment ça va ?", "Et alors, ces vacances ?" (...) et autres politesses occises par ces mitraillettes mondaines (...) On s'empile sans se toucher. Et je quitte le restaurant un peu plus seul qu'en arrivant. Se souviennent-ils seulement que le vrai salaire de nos succés, tout comme l'apaisement de nos échecs, c'est aussi le récit qu'on en fait à nos proches ? Or à mesure que les bonnes manières se perdent, les proches s'éloignent doucement."

" Ma Blonde. Peur qu'elle me quitte de peur que je la quitte de peur qu'elle me quitte (...) On s'aime aux aguets, le fusil de l'autre collé contre le mur."

"Tu es une énigme qu'on a même pas envie de résoudre" 

"Elle s'en est allée faire du mystère ailleurs"

"Comme beaucoup d'anciennes victimes de TOC, je reste perméable à la pensée magique"

"Impopulaire depuis le départ ! Mieux, je suis un ancien suicidaire. Le regard des autres m'importent au plus haut point,  il peut même m'obséder, mais leur mépris ne me surprend jamais. J'y nage en connaissance de cause. L'opprobre et l'isolement sont ma normalité, mon milieu d'origine. Car, du plus loin qu'il me revienne : il y a les autres et il y a moi. "Les autres" , que ce soit le collège, le public, ma province, "le métier","les femmes", les enfants, le Tout-Paris : quel  que soit son surnom, ce n'est pas mon ami (...) Comme beaucoup, j'ai vu des amis de toujours déserter mon salon lorsque j'étais souffrant."

"Comment zapperais-je ces semaines à regarder à flamber la page blanche de mon avenir ? Un comprimés contre les idées fixes, deux contre les idées noires... Merde, plus d'idées du tout ! On va où ? (...) Personne n'est à l'abri."

"Mais le plus cruel, c'est que le fait de regretter hier avec les yeux de maintenant ne nous permettent pas d'apprécier tout de suite avec les yeux de demain. Il faudrait vivre Hollande avec les yeux de nos gosses subissant un quinquennat de Copé"

"Ma fiancée lit autant que moi. Des romans, des nouvelles,  des biographies. Avec le même plaisir. Ce qui est très pratique car ça m'évite la culpabilité de romre une conversation pour plonger dans le silnce d'un bouquin. Chaque soir, on plonge à deux en se tenant la main."

"Le monde qui se dessine est un rêve de déprimé. Le déprimé que j'étais. Infoutu de sortir de chez lui. (...) Il est temps que je télé-décharge toute cette aigreur dans l'eau presque pure de la Méditerranée."

"Claire Chazal devrait nous préciser chaque soir, en ouverture de son J.T., depuis combien de semaines la France est en captivité."

"Pour finir, j'ai appris tout à l'heure que le mur de tags décorant l"immeuble de Gainsbourg venait d'^tre blanchi par la Mairie de Paris. Ils ont tout nettoyé : les poèmes, les dessins, les graffitis de remerciement. L'argument : "C'était moche." Gainsbourg aussi, et c'était beau."

"En déboulant dans mon taudis, la blonde m'avait offert de me réconcilier avec un vocabulaire désuet : "couple", "confiance", "fidélité", "projets" (...) J'ai adoré ces mots qui me faisaient si peur."

Je sais, je sais! J'ai cité beaucoup d'extraits de ce livre... mais que voulez-vous ? Je suis accro au talent de cet incroyable écrivain qu'est Nicolas Bedos !

Ma première lecture de Charlie Hebdo...




Comme presque tous les français, j'ai acheté le Charlie Hebdo de la semaine dernière, celui du "pardon", celui de Mahomet pleurant 17 personnes disparues dont de grands artistes, pleurant les agissements de ceux qui assassinent en son nom, celui où Mahomet est Charlie, lui aussi. 
Non, je n'avais acheté Charlie. Pour moi, Charlie Hebdo c'était avant tout les caricatures présentées chaque semaine dans On n'est pas couchés chaque samedi soir, l'un des moments de l'émission que je préfère... J'adore découvrir de quelle manière l'actualité de la semaine a été crayonnée et quel invité a choisi quel dessin.

J'ai acheté Charlie hebdo par soutien, pour les survivants de ce journal. Par soutien pour la liberté d'expression bien sûr, et par conviction. Une très bonne surprise m'attendait cependant dans cet hebdomadaire que mes yeux découvraient : à côté de tous ces excellents dessins, des textes.... Whouahhhhh !!! Superbement écrits ! Une écriture drôle et mélancolique, des mots, là encore incisifs, justes, vrais et lourds de sens. J'ai tout de suite fait le parallèle avec l'écriture de Nicolas Bedos, avant d'apprendre que lui et tous ces poètes-journalistes se soutenaient mutuellement... Ayant fait ce rapprochement de moi-même, je n'ai pas été étonnée de ce lien qui les unissait dans la satire et le droit de rire de tout. On peut ne pas être toujours d'accord, mais lorsque le talent est là, on ne peut le contester.

J'ai donc découvert de nouveaux poètes de la langue française avec jubilation. Et si aujourd'hui, je songe sérieusement à suivre de plus près le contenu de ce journal, cela ne sera pas seulement par soutien (sincère ou hypocrite, car je doute que certaines personnes ne restent Charlie bien longtemps, à mon grand désespoir), mais aussi par amour de textes bien tournés (pas comme mes articles ^^, hein !), de phrases justement écrites et justes de sens et du remarquable travail de ces troubadours du monde journalistique.


Nos Etoiles contraires, John Green




Il est très, très rare que j'aille au cinéma découvrir l'adaptation d'un livre dont je n'ai pas encore tourné les pages. Et pourtant, lorsque cet été je suis tombée sur la bande annonce du film Nos Etoiles Contraires, tiré de l'ouvrage du même nom, je n'ai pas résisté.
J'ai adoré ce film. Il me fallait donc absolument me plonger dans le livre.
Et quelle chance ! Le père Noël de chez Ginny me l'a apporté, hihihi. Merci !!!

Il y a toujours des angoisses, lorsque l'on a adoré un livre ou un film, de ne pas trouver l'autre aussi bon. 
En règle générale, ce sont les livres qui donnent naissance à des films (je crois ne connaître qu'un seul cas contraire : La vie est belle de Frank Capra,( Non,non toujours pas celui de Begnini ! -cf à mon article sur les films de Noël...) et dans au moins 95% des cas, le cinéma n'est pas à la hauteur des mots. 

Dans le cas de Nos Etoiles Contraires, le livre et le film ont peu de différences, et c'est un réel plaisir. Un soulagement aussi, car il aurait été dommage d'abîmer le bel ouvrage de John Green. Je parle bien sûr de la trame du l'oeuvre, mais surtout de ce qu'il dégage, car l'essentiel est bien de retrouver nos mêmes émotions dans l'un ou dans l'autre. Le film a su préserver cet univers empreint de drôlerie, de sensibilité, d'espoirs et de doutes dans le monde tragique du cancer. Sans jamais tomber dans le mélo, sans jamais être larmoyante la plume de John Green est à la fois simple et brillante. Les émotions sont riches, profondes et palpables à chaque page. Un roman fort, intelligent et poignant dont on ressort bouleversé(e) avec une envie de vivre intensément chaque moment qui s'offre à nous.

Et ça raconte quoi ?

Hazel Grace Lancaster est une jeune fille de 16 ans... en pleine fleur de l'âge pourrait-on croire, et pourtant, elle est atteinte d'un cancer de la thyroïde. Des métastases ayant migré vers les poumons et elle ne peut plus respirer qu'avec l'aide de sa bonbonne à oxygène qu'elle traîne inlassablement avec elle. Elle ne va plus à l'école, sa vie sociale se désagrège et ses seules occupations sont la lecture et les réunions de cancéreux auxquelles elle se rend chaque semaine, essentiellement pour faire plaisir à sa mère. Elle sait très bien que sa maladie est incurable et que son espérance de vie est limitée. 
Elle sait qu'elle mourra probablement avant ses parents. 
Elle est très réaliste à ce sujet et on sent qu'elle s'est longuement questionnée avant de trouver les réponses qui lui conviennent.
Au détour d'une réunion de soutien, Hazel fait la connaissance d'Augustus. Un garçon un peu plus âgé qu'elle. Atteint d'un ostéosarcome, il a été amputé d'une jambe, mais se trouve à présent en voie de rémission, il est "sur la pente ascendante". Gus, comme on l'appelle, est le meilleur ami d'Isaac dont le cancer a déjà pris un oeil. Hazel est intriguée par Augustus qui n'a pas peur de l'aborder, de l'inviter chez lui. Le courant passe bien entre eux, mais c'est un livre qui va les réunir. Plus précisément un projet qui va être tiré de ce livre. Eux qui ont la même vision sur leur maladie, qui ne veulent pas être réduit à leur cancer respectif, eux qui veulent profiter de leurs vies tant qu'ils le peuvent encore, ont décidé de partir en voyage à la rencontre d'un auteur. Seulement, Hazel se considère comme une grenade qui va tout détruire sur son passage et craint ainsi de faire du mal à tous les gens qui l'entourent, craint de laisser parler ses sentiments pour Gus. Elle, en sursis, ne guérira jamais de son cancer. Lui, en rémission, va certainement vivre. 

Voilà nos deux étoiles contraires qui vont faire un bout de chemin ensemble...


Des extraits de la plume de John Green ?


"-Et si OK était notre toujours ? 
 -Ok.
 -Ok."

"Tu m'as offert une éternité dans un nombre de jours limités, et j'en suis heureuse."

"Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort : d'abord doucement et puis tout d'un coup."

"Tant qu'on ne l'allume pas, la cigarette ne tue pas, a-t-il déclaré, quand maman est arrivée à ma hauteur. Et je n'en ai jamais allumé une seule de ma vie. C'est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres, mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer."

"Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle."

"Je suis amoureux de toi et je sais que l'amour n'est qu'un cri dans le vide, que l'oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu'un jour viendra où tout ce qu'on a fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule terre que nous aurons jamais et je suis amoureux de toi."

 "Les gens s'habituent à la beauté.― Je ne me suis pas encore habitué à toi, a-t-il répliqué en souriant."


"Le chagrin ne vous change pas, il vous révèle./De toute façon, les véritables héros ne sont pas les gens qui font les choses ; les véritables héros sont les gens qui remarquent les choses, qui y prêtent attention."

 "Parfois les gens ne comprennent pas les promesses qu'ils font au moment où ils les font./ Le monde n'est pas une usine à exaucer les voeux."

"Contre qui je suis en guerre? Contre mon cancer? Et mon cancer, c'est qui? C'est moi. Les tumeurs sont faites de moi. Elles sont faites de moi comme mon cerveau, mon coeur sont faits de moi. C'est une guerre civile dont le vainqueur est déjà désigné."


Et là encore il faut que je m'arrête parce que je vais bientôt recopier le bouquin...
Allez, foncez lire ce livre tout à fait génial, vous ne le regretterez vraiment, vraiment pas !!!

J'avais déjà parlé du film dans un article écrit au mois de septembre dernier, je ne reviens donc pas dessus, ni sur la formidable prestations des acteurs. Libre à vous d'aller y glaner quelques infos... 



Un dernier point : ce livre est soi-disant pour ados. Et bien selon moi, on en ressort grandi à n'importe quel âge. Quant au film, je me souviens que dans la salle, toutes les générations s'étaient données rendez-vous pour... pleurer !

Je m'arrête là et pourtant il me reste de nombreux livres dont j'aimerais vous parler... sauf que je n'ai guère envie de vous saouler ! Et puis soyons lucides, je lis beaucoup trop pour vous parler de toutes mes découvertes ^^ ! Si, par contre, je peux vous donnez envie de découvrir un ouvrage, alors me voilà ravie.

Agréable soirée à toutes et à tous !
Et bonne lecture.







samedi 17 janvier 2015

Ressentir une photo


La première de mes photos sur laquelle j'ai envie d'apposer ma signature...
J'ignore si elle est réellement réussie, mais je ressens plein de choses en la regardant. J'étais d'ailleurs envahie par diverses émotions en la prenant... J'ai vraiment "vécu" ce cliché.
Lorsque j'immortalise un moment, une personne, ce que je cherche avant tout c'est à véhiculer des émotions, des sentiments. A votre avis, ai-je réussi ici ?

























Je suis peu venue sur mon blog cette semaine, mais promis je reviens très vite ! Il me faut vous parler lecture et basket hihihi...

Agréable week-end à toutes et à tous !

lundi 12 janvier 2015

Lorsque 3,7 millions de personnes ne font qu'une...




11/01/15.
15 heures.
3,7 millions de personnes s'appellent Charlie, sans compter quelques autres milliers dans le monde entier.
3,7 millions de Charlie venus rendre hommage aux 17 victimes tombées à cause de l'obscurantisme de fanatiques ignorants et venus défendre la liberté d'expression, la liberté tout court.
A Cherbourg, nous fûmes 25 000 à nous tenir debout, à défiler, en silence... parfois en applaudissant, parfois en brandissant des pancartes ou des crayons.

Et demain ? Et après ?
Ces 3,7 millions de personnes oublieront-elles ce pour quoi elles se sont réunies ?
Espérons que non. Pour ma part, je n'oublierai pas cet esprit qui nous a rassemblés, ni de défendre toutes les libertés, ni les 17 personnes qui sont parties au nom de la barbarie.

Et surtout, surtout, ne faisons pas d'amalgame.

Je m'arrête là. Je m'exprime mal et je m'en excuse. Je préfère laisser d'autres écrivains à la plume plus aguerrie véhiculer nos ressentis, ils le feront bien mieux que moi.






























 Ces personnes âgées étaient tellement touchantes. 
Elles ne pouvaient pas être dans la rue, mais elles étaient  Charlie elles aussi...



  Cette dame en fauteuil roulant a tenue, elle aussi, à se coiffer d'un crayon et à se joindre au    cortège...