lundi 2 juin 2014

"Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter"



En passant devant mon fournisseur de livres habituel, la librairie Ryst de Cherbourg, il m'arrive souvent de soupirer et de dire à qui veut l'entendre : "Moi si je devais faire un casse ce ne serait pas dans une banque. Non, moi je cambriolerais une librairie!"... Espérons qu'aucune librairie du coin ne sera cambriolée dans les jours à venir sinon je risque d'avoir des problèmes !
Enfin tout cela pour dire qu'au mois de février j'ai découvert sur les étagères de mes amis libraires ce joli titre qui ne pouvait que m'interpeller : La Voleuse de livres, un roman écrit par Markus Zusak. Un livre dit pour adolescents mais qui convient parfaitement à l'adulte que je suis.
Cette oeuvre, en fait, était loin d'être nouvelle puisqu'elle date de 2005.
C'est à l'occasion de son adaptation cinématographique que le roman de M. Zusak se trouve de nouveau mis en avant. Honte à moi de ne pas avoir remarqué plus tôt cette petite merveille ! Et bien sûr hors de question de voir le film avant d'avoir goûté aux saveurs de ce livre !

Comment décrire ce bouquin et ses 632 pages ?
J'ai toujours des difficultés à mettre par écrits mes ressentis. Comme si je craignais de ne pas associer correctement les bons mots à mes sentiments.
Drôle, émouvant, profond, poétique, triste, et un style littéraire qui m'a beaucoup plu.
Bien sûr ce n'est là que mon opinion !

Après son joli titre, c'est la narratrice de ce livre qui m'a interpellée !
Franchement, a-t-on souvent l'occasion d'écouter la Mort nous raconter une histoire ?
J'ai adoré ce "personnage", cette allégorie, dotée d'un humour noir, parlant avec cynisme et ironie.
Elle observe le petit monde des humains, parfois avec arrogance mais le plus souvent avec compassion. Pour certains, elle semble même avoir de l'attachement...
Elle-même se décrit comme étant enjouée, aimable, affable, agréable et aimerait qu'on en finisse avec ces histoires de capuchon noir et de faux !

Quelques réflexions de la Mort au sujet des humains et d'elle-même...

"Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent"
"Personnellement, j'aime quand le ciel est couleur chocolat. Chocolat noir, très noir. Il paraît que ça  me va bien"
"On peut faire beaucoup de mal à quelqu'un en le laissant vivre"
"Je suis hantée par les humains"

Mais quelle histoire peut donc nous conter la Mort ?
L'histoire de Liesel, une fillette de dix ans emménageant dans une famille d'accueil à Molching, près de Munich, durant la Seconde Guerre Mondiale. Son histoire et celle se son entourage de la rue Himmel.
Vous me direz c'est du vu et revu, une pré-adolescente dans la tourmente de la guerre... j'ajoute cependant "oui mais" :
Il y a aussi un accordéoniste, un boxeur Juif, et beaucoup de livres.
C'est l'histoire d'amour entre une fillette recueillie et ses nouveaux parents.
C'est l'histoire d'amour entre une fillette allemande et un jeune homme Juif prénommé Max. Une fillette qui a le pouvoir d'attraper un bout de nuage et d'amener la neige jusque dans la cave obscure où celui qui n'a pas vu le jour depuis des mois se dissimule, et de lui rendre le sourire.
C'est l'histoire d'amour entre une fillette et ses livres, entre Liesel et les mots. Ces mots, et ses mots, qui lui sauveront la vie.
Un livre donc sur le pouvoir des mots.
Ceux qui sont utilisés par un dictateur pour monter les peuples les uns contre les autres et utiliser les humains comme des marionnettes.
Les mots qui font mal, les mots qui soignent, les mots qui divertissent et que l'on écrit sur un mur pour les relire et s'y accrocher comme s'ils allaient nous sauver. Les mots qui sauvent.

Et pour moi, qui ait toujours été sauvée par la lecture et l'écriture, cela ne peut être qu'un livre qui me touche profondément.

Ce livre est aussi un excellent moyen d'apprendre des mots allemands essentiels à votre culture générale !
Par exemple : Saumensch (espèce de cochonne), saukerl (espèce de cochon), arschloch (trou du c**)
(oui oui ce blog tâchera de rester correct et poli, évitons de choquer ! )

Une autre chose plaisante dans cette oeuvre : nous voyons l'histoire et l'Histoire du point de vue allemand. Des civils allemands, subissant eux aussi les conséquences de la guerre, la faim, la peur des bombardements, des proches appelés à partir, la mort d'un père, d'un fils, d'un frère...

Seul petit bémol : la Mort ne peut s'empêcher de nous dire qui elle emportera dans ses bras avant la fin du livre donc quelques frustrations quant aux découvertes au fil des pages. Cependant, la Mort s'en excuse !
Et puis, lors de la scène apocalyptique finale, les émotions ne sont pas ressorties comme je l'aurais pensé.
Peut-être parce que la narratrice nous a donné quelques révélations avant celle-ci, peut-être aussi parce qu'elle nous raconte cet événement avec ses yeux à elle et donc avec un certain détachement.

La Voleuse de livres reste cependant une véritable petite merveille, nous faisant passer du rire aux larmes sans jamais être lourd. Une écriture simple, fluide et agréable à lire, selon mon opinion hein ? Nous ne sommes pas obligés de penser la même chose !

Et vous ? Avez-vous lu ce bouquin ?
Ou vous ai-je donné envie de le découvrir ?

Je vous dis à très bientôt et vous prépare déjà de nouveaux articles !
Au programme : mon amour de la photo, de la littérature jeunesse et du basket...






3 commentaires:

  1. article qui donne très envie de le lire! Merci de le faire si bien!

    autre livre passionnant: Au revoir là Haut de Pierre Lemaitre
    résumé pris sur le net:
    Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale.Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...

    Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation,"Au revoir là-haut" est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'Etat qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.

    Un peu secouée au début de ma lecture par la réalité des descriptions de guerre, très vite je me suis attachée à ces deux hommes et à leur devenir . Pierre Lemaitre ne reste pas à parler de la guerre pendant des pages même si elle reste en arrière plan, mais décrit l'injustice des survivants avec une grande humanité .on ne peut s'empêcher de continuer la lecture, fasciné. C'est un roman prenant, poignant et remarquablement écrit. La guerre ne m'attire pas du tout.J'ai beaucoup aimé ce livre, vraiment et le recommande.

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    1. Merci beaucoup de votre suggestion, cela me fera un livre de plus à ajouter à ma liste !

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  2. La BO du film m'avait tout de suite attirée et je tenais absolument à voir ce film, en vain , ... même à Paris, il n'a pas duré plus de 2 semaines (du moins dans les MK2 et UGC où j'ai mon abonnement), et lorsque je suis tombée sur le livre à la FNAC, mon enthousiasme s'est rompu en constatant le nombre de pages ^^ , c'est pas bien mais je téléchargerai le film ^^

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